Le Livre des Choses Perdues de John Connolly

 
Auteur: John Connolly
Édition: J'ai lu
L'histoire:Inconsolable depuis la mort de sa mère, David, 12 ans, se réfugie dans les livres pour fuir le remariage de son père et se consoler de la naissance de Georgie, son demi-frère. Un jour, il découvre un trou caché derrière des buissons, au fond du jardin, et se retrouve propulsé dans un univers parallèle, un monde étrange et hostile peuplé de trolls, de sires loups, de créatures hybrides, mi-hommes mi-animaux, et d'autres personnages issus de ses lectures et de son imaginaire... Grâce à l'aide du Garde-Forestier et de Roland, un preux chevalier, il va, après bien des épreuves – combats, énigmes à résoudre... – rencontrer un vieux roi qui conserve ses secrets dans un volume mystérieux, 'Le Livre des choses perdues'. Ce dernier, conseillé par l'Homme Biscornu, être maléfique qui suit David depuis son arrivée, lui propose un pacte : la vie de son demi-frère contre son royaume. David trahira-t-il Georgie?
Ma note: 4/10






J'avoue je n'ai pas fini de le lire, il doit me rester 10 pages et je n'ai franchement pas le courage de continuer à m'infliger plus. C'est assez contradictoire me concernant, sachant que j'aime aller au bout des choses, mais c'est davantage vrai avec les sagas, plutôt qu'avec les one-shot.

David est un enfant qui a du mal à faire son deuil, il nourrit des pensées et des ressentiments compréhensibles, il s'oublie dans la lecture, le contexte historique dans lequel n'est pas vraiment un problème, il y est complétement hermétique et c'est normal.
Il y avait pleins de bons éléments pour faire un bon roman, des créatures fantastiques de toutes sortes, une quête, des rebondissements et surtout un concept de conte de fée rendu adroitement cauchemardesque, à commencer par une blanche neige acariâtre, des sires longs mangeurs de chair et des nains dénommés camarade n°1, 2, etc...

Mais voilà, la tambouille n'a pas prise avec moi, la plume de l'auteur à cela d'extraordinaire qu'elle arrive à tout rendre ennuyeux, parfaitement soporifique, j'ai eu un mal fou à rentrer dans l'histoire, je ne me suis attaché à aucun personnage, pas même ce petit David terrassé par la tristesse d'avoir perdu sa mère. Rien, nada, j'ai eu l'impression de lire un conte rendu administratif, c'était très frustrant.


« 
— Ah, répondit le nain qui, visiblement satisfait, repartit d’un bon pas. Tout le monde a entendu parler d’elle. « Oooh, Blanche-Neige, celle qui vit avec les nains et leur mange la laine sur le dos ! Ils ne sont même pas fichus de la tuer proprement… » Ça oui, tout le monde connaît Blanche-Neige.

— Pardon mais… la tuer ? répéta David.
— Avec une pomme empoisonnée. Ça ne s’est pas passé comme prévu. Nous avons mal calculé la dose.
— Je croyais que c’était son affreuse marâtre qui
l’avait empoisonnée ?
— Tu ne lis pas les journaux ? L’affreuse marâtre
avait un alibi.
— On aurait dû vérifier d’abord, intervint le Camarade n° 5.
Il semblerait qu’elle était occupée à empoisonner quelqu’un d’autre ce jour-là.
Une chance sur un million que ça arrive… Pas de bol, vraiment.
C’était au tour de David de s’arrêter.
— Vous voulez dire que c’est vous qui avez
essayé d’empoisonner Blanche-Neige ?
— On voulait juste l’endormir suffisamment longtemps,
répondit le Camarade n° 2.
— Très longtemps, corrigea
le Camarade n° 3.
— Mais pourquoi ? demanda David.
— Tu verras, dit le Camarade n° 1. Quoi qu’il en soit, nous lui avons donné une pomme, « crounch-crounch, ZZZZZZZZ,snif-snif, pauvre Blanche-Neige, elle-nous-manquera-tant-mais-que-voulez-vous-la-vie-continue ». Nous l’avons étendue sur une dalle, entourée de fleurs et de petits lapins blancs en larmes, les flonflons habituels, quoi. Tout à coup, voilà qu’arrive ce satané prince qui se met à l’embrasser. Un prince ! On n’en a jamais vu par ici ! Il a surgi de nulle part, à califourchon sur ce crétin de cheval blanc. On n’a pas eu le temps de dire ouf que, déjà, il sautait de selle et se ruait sur Blanche-Neige comme un whippet sur un lièvre. Je me demande à quoi il jouait, à vadrouiller dans la forêt et à embrasser au hasard des femmes endormies…
— Un pervers, oui, éructa le Camarade n° 3. Du gibier de potence !
— Bref, il débarque sur son canasson blanc comme un gros couvre-théière parfumé, va se mêler d’affaires qui ne le regardent pas et, une fraction de seconde plus tard, Blanche-Neige se réveille. Et alors là… ooouh, elle était de sale humeur ! Le prince, elle lui passe un de ces savons ! Juste avant, elle lui balance un coup de poing pour avoir osé « prendre des libertés » avec elle. Le prince l’écoute pendant cinq bonnes minutes et, au lieu de lui proposer le mariage, il saute sur son cheval et repart sans demander son reste vers le soleil couchant. On ne l’a jamais revu. Par la suite, on a bien essayé de faire porter le chapeau à l’affreuse marâtre mais, eh bien, s’il faut tirer une leçon de toute cette histoire, c’est qu’avant d’accuser une personne d’avoir commis un acte grave on devrait toujours vérifier son emploi du temps.
»

« D’autres fois, l’Homme Biscornu emmenait des enfants (pas les enfants spéciaux, ceux dont il se nourrissait pour revivre, mais ceux qu’il enlevait dans les villages ou qui s’écartaient de leur chemin et se perdaient dans la forêt) jusque dans une chambre où les attendaient une femme nue et un homme nu. Là, dans la pénombre, l’homme et la femme leur chuchotaient des choses dont les enfants ne devraient jamais entendre parler, leur racontaient les sombres histoires de ce que font les adultes entre eux, au cœur de la nuit, pendant que leurs fils et leurs filles sont endormis. De cette façon, les enfants amenés par l’Homme Biscornu mouraient de l’intérieur. Initiés de force aux mystères de l’âge adulte alors qu’ils n’y étaient pas préparés, ils perdaient leur innocence et leur esprit s’effondrait sous le poids de pensées empoisonnées. Beaucoup, en grandissant, devenaient des hommes et des femmes pleins de haine, et ainsi se répandait la corruption de l’humanité. »
 

Intérêts: Le principe de réécriture de contes
Regrets: La plume de l'auteur qui tue tout.

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