La passe-miroir tome II: Les Disparus du Claredelune de Christelle Dabos




Auteur: christelle Dabos
Édition: Gallimard
L'histoire: Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au cœur d’une redoutable vérité.
Ma note: 11/10



 


Une tuerie absolue. Je ne sais pas si mes mots seront pesés mais mon enthousiasme lui, ne le peut guère. L'intrigue de ce tome-ci est haletante, merveilleuse, géniallissime.

C'est assez objectif pour vous? non?

Je ne savais pas bien comment toute cette histoire allait évoluer, je dois avouer que je me suis laissé mener par le bout du nez d'un bout à l'autre par l'auteur, et j'ai adoré ça. Je suis un lecteur assez bipolaire, d'une part j'aime ne par savoir où je m'embarque et d'un autre coté, j'aime garder le contrôle, deviner ce qui va arriver ( sans que cela soit trop évident of course).

En ce qui me concerne, Christelle Dabos s'est confirmée en véritable virtuose du vocabulaire avec ce tome-ci.

Après avoir refermé les fiancés de l'hiver, j'ai couru m'acheter les disparus du Clairedelune dans l'heure, cette lecture n'a pas fait un pli, en deux jours je commandais ses faireparts de décès.

Ophélie se révèle davantage ici, elle a plus de liberté, se sent plus forte, sans doute plus revêche par rapport à ce qu'elle a vécu et au sentiment de trahison qu'elle ressent vis-a-vis de Thorn. Si son intelligence lui donne les armes pour se dépatouiller avec plus de force dans cette cour cruelle et vicieuse, Ophélie n'en demeure par moins toujours autant naïve, surtout ce qui la concerne elle-même. En ce qui concerne ses sentiments.

On apprend davantage a connaître le fameux esprit de Famille Farouk même si ce qui se trame à l'intérieur de sa tête n'est clair pour personne, visiblement même pour lui. Farouk m'a fait l'effet d'un amnésique aux séquelles physiques et physiologiques qui tente tant bien que mal de survivre au présent tout en cherchant à reconstituer son passé.

Et voilà tout l'enjeu, car cet univers créé par Christelle Dabos, si le récit est riche en rebondissement et en révélations, il soulève malgré tout de nombreuses questions. Quid ces arches perdues ça et là, ce monde en morceaux décrit avec si peu de détails, ne serait-ce pas le notre? Cette histoire serait-elle au final une dystopie enchantée?
Pour cela, le tome 3 sera certainement là pour répondre à toutes ces interrogations. L'attendre est et sera une longue torture. Voilà pourquoi je préfère habituellement que les sagas soient terminées avant de me mettre à les lire.
Puis il a Thorn. Encore Thorn. Toujours Thorn.
Plus charismatique que jamais, j'ignorais que c'était possible. 
J'ai cru mourir durant les derniers chapitres de ce roman...
Pour éviter que mon enthousiasme ne spoile plus avant, je vais conclure cette chronique plutôt chaotique par ces mots: LISEZ LA PASSE-MIROIR!!!


«  Quand elle fut suffisamment près, il appuya son front sur son épaule.
    – La première fois que je vous ai vue, je me suis fait une piètre opinion de vous. Je vous croyais sans jugeote et sans caractère, incapable de tenir jusqu'au mariage. Ça restera à jamais la plus grosse erreur de ma vie.
   Ophélie se sentit déchirée entre la détresse et la fureur. Il n'avait pas le droit ! Il n'avait pas le droit d'entrer dans son existence ainsi, de toit mettre sans dessus dessous, puis de s'en aller comme si de rien était.
   Elle eut l'impression qu'elle se brisait de l'intérieur lorsque Thorn resserra son étreinte autour d'elle.
   – Ne tombez plus dans les escaliers, évitez les objets tranchants et surtout, surtout, gardez-vous des personnes peu recommandables, entendu ?  »


« – Thorn, murmura prudemment Ophélie. Je ne voudrais pas vous affoler, mais vous...eh bien...vous n'avez pas très bonne mine.
  – Coupure au front, fracture du nez,deux molaires cassées et quelques muscles froissés, énuméra-t-il sans lever le regard de son tri. Ne vous laissez pas impressionner par le sang, ce n'est que le mien. »

« – Cette cousine doit mal vous connaitre pour voir en moi votre faille. La vérité, c'est que vous ne vous reposez jamais sur personne.
  Thorn cessa aussitôt de s’intéresser à la parade costumée et abaissa vers Ophélie son regard d'oiseau de proie.
  – Vous voulez régler tous les problèmes par vous même, poursuivi-telle d'une voix épaisse, quitte à utiliser les gens comme des pièces d'échiquier, quitte à vous faire détester du monde entier.
  – Et vous me détestez encore?
  – Je crois que non. Plus maintenant.
  – Tant mieux, grommela Thorn entre ses dents. Parce que je ne me suis jamais donné autant de mal pour ne pas être détesté de quelqu'un. » 
 

Intérêts: L'intrigue riche en rebondissement, les révélations sur les pouvoirs de famille et les coutumes du pôle, la créativité toujours, l'univers toujours, la plume de l'auteur encore, l'évolution et la force de caractère d'Ophélie qui se révèlent. Et bien sur THORN!
Regrets: J'ai été un peu déçu de retrouver deux trois éléments de mythologies nordiques dans l'univers pourtant riche et original de Christelle Dabos. Je pense qu'il n'y en avait nulle besoin.

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