Nos étoiles contraires de John Green

 

Auteur: John Green 
Éditions: Nathan, France loisirs 
L'histoire: Hazel, 16 ans, est atteinte d'un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l'évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu'elle s'y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d'autres jeunes malades.
C'est là qu'elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l'attirance est immédiate.
Et malgré les réticences d'Hazel, qui a peur de s'impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d'amour commence... les entrainant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie.  
Ma note: 9,5/10



  L’honnêteté, la vérité. C'est ce qui prédomine ce roman. On ne vous endort pas avec de fausses promesses, on ne cherche pas à vous faire croire l'éternité à travers un mensonge. On vous la démontre.

J'attendais beaucoup de ce roman, parce que j'en entendais parler absolument partout. Je le voyais partout, des affiches de l'adaptation ciné aux publicités placardés dans presque toutes les librairies ou je me rendais. Puis un jour, je me suis lancé, je me suis dit "pourquoi pas". J'avais beaucoup d'aprioris. Depuis le FAIL twilight, les engouements généraux me font grincer des dents avant tout. Puis j'ai vu l'avis de Margaud Liseuse, l'émotion de Nine et j'en passe.

Je crois que c'est la première fois que je lis un livre sur le cancer, de mémoire. Quand on est pas un habitué du genre on pourrait s'attendre à lire un long plaidoyer sur le misérabilisme de ces enfants condamnés se battant contre des moulins à vents tel Don Quichotte. Personnellement je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je recherchais l'émotion, je me suis laissé porté et j'ai été SERVIT.

Les personnages sont simples, entiers, constants et humains. Ils ne sont pas édulcorés, stéréotypés ou trop vulnérables. Ils tentent de vivre leur vie simplement tout ayant conscience de l'épée de Damoclés qui les menace à chaque détour de ruelle. J'ai trouvé les protagonistes incroyablement mûrs et cultivés pour leur age (quoi de plus normal dans ce genre d'épreuves atroces me direz-vous), plus proche de la réfléxion de jeunes adultes avec pourtant des préoccupations de leur age. Je ne sais pas trop comment l'expliquer. Je les ai trouvés VRAIS. Ils ne font pas de manière quand ils parlent de leur maladie, ils évoquent les "cadeaux cancers" avec sarcasme et nonchalance, sont honnêtes avec eux mêmes et n'éprouvent pas le besoin de mentir sur l'avenir. Pas de faux semblants.

C'était fort et bien que je n'ai pas pleuré sur la fin, à laquelle je m'attendais déjà quelques chapitres en arrière, certaines passages, certaines phrases m'ont heurté, on immiscé la petite boule dans ma gorge. Hazel et Augustus qui sont si semblables dans leur manière de s'exprimer, qu'ils se complètent, mais sont aussi tellement différents sur leur vision du monde.

L'un a peur de l'oubli, l'autre craint de faire du mal en quittant cette vie. Hazel vit recluse, refuse toute vie sociale et s'emmure presque dans sa chambre. Entre repas en famille, relecture infinie d'une impériale affliction et détente devant Top model USA, Hazel a fait le choix de blesser le moins de gens possible lorsqu'elle sera partie. Augustus au contraire veut marquer le monde, il veut que son passage soit reconnu sur terre et c'est de cette différence que chacun nourrir l'autre.
Mais ce n'est pas l'histoire d'une romance à proprement parlé, c'est un peu l'histoire de beaucoup de gens, la perception de deux être sur ce qu'ils vivent, le monde qui les entourent et leur force commune. Une force mise en œuvre afin d'être préparée à l'inévitable, ce à quoi on s'est préparé presque toute sa vie, la tête haute et le sourire rassurant, pour toute la famille, en coin. Mais final, est-on jamais préparé, même si on sait?

C'est une fiction, John Green le précise bien au début de son roman, mais une fiction c'est aussi la réalité, et elle est là, éclatante, brute et entière. La réalité c'est que la vie est courte et que l'on vive 20 ou 100 ans, chaque minute compte. La réalité, on ne peut pas tricher avec elle. Hazel et Augustus ne veulent pas tricher. Il y a une sincère force tranquille dans ce roman, je crois que c'est pour cela que la fin ne m'a pas fait pleurer, parce que des petits mots, des petites évidences et des petites choses avaient eues suffisamment de force pour m'émouvoir. Parce que l'émotion m'avait déjà happé longtemps avant et que la fin trouvait sa justesse. Et que ce sont ces petits rien qui font que la vie vaut la peine, qui font des petites éternités.


« -Balançoire recherche maison, ai-je proposé.
  -Balançoire atrocement seule recherche maison accueillante.
  -Balançoire seule, un brin pédophilique, recherche derrières d'enfants, ai-dit.
  Il a ri.
  -Voilà pourquoi.
  -Quoi ?
  - Voilà pourquoi tu me plais. Est-ce que tu te rend compte à quel point c'est rare de tomber sur une fille canon capable d'inventer un adjectif avec "pédophile" ? Tu es trop occupée à être toi-même, tu ne réalises pas que tu es exceptionnelle.  »


« -Tant qu'on ne l'allume pas, la cigarette ne tue pas, a-t-il déclaré, quand maman est arrivée à ma hauteur. Et je n'en ai jamais allumé une seule de ma vie. C'est une sorte de métaphore. Tu glisses le truc qui tue entre tes lèvres, mais tu ne lui donnes pas le pouvoir de te tuer. »
 

Intérets: Absolument tout.
Regrets: ...

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