"Un homme, un vrai, n'abandonne pas sa famille quand elle a besoin de lui, rétorqua-t-elle. La protection du clan commence par celle de ta famille."
Auteur : Margaret Mallory
Éditeur : Milady
Collection : Romance Pemberly
Site web : MargaretMallory.siteWeb
Synopsis : Après cinq ans passés à se battre sur le continent, Ian MacDonald revient sur son île natale de Skye, où il trouve son clan en péril. Bien décidé à réparer ses erreurs de jeunesse, il doit déjouer les manigances d’un adversaire sans scrupules, et faire face à Sìleas, l’épouse qu’il a délaissée pour partir au combat. Une surprise attend Ian : la gamine maigrichonne qui le suivait partout comme son ombre et qu’il a dû épouser à la suite d’un malentendu, est devenue une jeune femme aussi ravissante que farouche.
Ma note : 5/10
ᚠ
MON AVIS
Premier roman
de Margaret Mallory à mon actif, je dois dire que ce n'est pas une
franche réussite. J'étais pourtant enthousiaste, on m'en avait dit
beaucoup de bien. Que l'héroïne était touchante par sa fidélité
indéfectible, que le héros un peu bourru et gauche était
attendrissant. Mais je crois sincèrement que pour faire un roman,
deux personnages ne suffisent pas à donner de la consistance à un
récit. Surtout qu'il y a de quoi faire dans un contexte historique
situé sur l'île de Skye, en Écosse.
Donc, ce que
j'attendais, c'est du réalisme vis-à-vis de la culture des
Highlands, un peu plus de rudesse quand au contexte social, plus de
détail sur la quotidien de cette communauté et surtout plus de
cohérence dans les rebondissements. Parce que la, c'était assez
drôle par moments. La situation est critique, on se demande
« comment il/elle va s'en sortir », on se ronge les
ongles, on est dans l'action et Pouf, voilà que tout se résout de
la manière la plus improbable qui soit. Soit le méchant renonce (
Oui, vous avez bien lut ), soit on nous sort une explication de
disculpation de derrière les fagots, bien bien bien capillotracté (
et c'est le cas de le dire...).
Ce
que j'ai aimé, car tout n'est pas à jeter, ce sont les descriptions
des paysages Highlands, bien que sommaires, ils nous plongent dans
cet environnement brut et sauvage. Un aperçu des croyances liées au
mysticisme, bien que le fait que les hommes y soient aussi sensibles
que les femmes restent assez peu crédible dans cette histoire.
Certaines scènes humoristiques, la profondeur de certains
personnages. Les recherches historiques de l'auteur sur les
clans dans cette partie de l’Écosse, bien qu'elle ait adaptés
certains éléments à sa sauce ( et c'est normal, on ne lui en veut
pas), ça passe plutôt bien. Cependant
je regrette la rapidité des événements, c'est ce qui me chiffonne
un peu par rapport à la réalité. Alex, un Écossais bien atypique, j'ai
d'ailleurs hâte de découvrir son histoire.
J'ai
aussi aimé l'attitude balourde de Ian, pas vraiment au fait de
comment on traite une femme.
Même
si j'ai apprécié la volonté de Sileas de prendre son destin en
main, à certains moments, je l'ai trouvé profondément absurde dans
certaines scènes, elle entretient le cliché de la damoiselle en
détresse et c'est une chose qui me hérisse le poil, plus que je ne
saurais le dire !
Je
reviens sur le rythme du livre, trop rapide, qui contredit les
longueurs de certains passages. Cependant l'auteur se justifie de ce
choix pour les besoins de sa trame. Pourtant qu'il aurait gagné en
crédibilité s'il s'était écoulés plusieurs mois durant le récit.
ça donne l'impression que les choses se règlent trop vite et du
coup, trop facilement. Concernant les Highlanders et leur vie. Leur
débrouillardise est la résultante d'une vie extrêmement dure (Chose respectée dans certains romans que j'ai put lire, ex: la
vallée des larmes), mais ici, les choses sont un peu édulcorées,
le contexte socio-politique est survolé à mon sens. C'est très
dommage car cela aurait donné matière à davantage s'attacher aux
personnages et à trouver de la consistance à d'autres plus en
retrait, qui font malheureusement office de tapisserie. Du coup, il y
a aussi une vilaine notion du genre « les gentils gagnent
toujours et les méchants sont punis », encore un point en
moins par rapport à la réalité.
D'accord
c'est un roman, mais si l'auteur se prête au jeu des recherches
historiques, de l'introduction des clans dans son récit et des
références au gaéliques, il faut le faire sérieusement. Car
parlons du gaélique. J'ai faillit m'étouffer dans mon thé vert
pour le coup. Suivant mes connaissances en la matière, j'ai des amis
d'Inverness en kilt, il y a un amalgame entre Gaélique Irlandais et
Écossais. Je suis tatillon, mais voila, je n'aime pas. On m'a
toujours dit que Mo Chridhe
signifiait mon cœur en Écossais. Mo chroi,
c'est mon cœur en Irlandais :/ ... Donc je reproche un manque de
recherches de ce côté ci, surtout qu'il y a trois mots de gaélique
dans le livre, c'est assez cruel. J'ai eu du mal avec la candeur de
quelques scènes d'intimité. Les méchants sont méchants, mais on
ne sait pas pourquoi, ce ne sont pas des personnages fouillés mais
intellectuellement limités, seulement menés par leur bas-instincts
et l'avidité du pouvoir. ET On pointera du doigt l'erreur Historique
à laquelle l'auteur faire
référence par rapport aux stratégies des grecs qui se sont transformés
en Troyens sous la plume de Margaret Mallory, alors qu'ils n'avaient
rien demandés.
Au
final, on sent que l'intrigue qui sert de toile de fond n'intéressait
pas l'auteur et du coup, elle la maîtrise assez mal, le problème
c'est que cela altère ses personnages par la même.
EXTRAIT
-Il est hors
de question que je passe ma vie entière à attendre qu'il ait des
sentiments pour moi.
-Je n'ai jamais dit que tu devrais accepter moins que ce que tu mérites. Mais j'ai l'impression qu'Ian ignore à quel point il t'aime.
-Si tu veux mon avis, répliqua-t-elle, la mâchoire crispée, ignorer qu'il m'aime revient à ne pas m'aimer.
-Les hommes ont parfois besoin qu'on les pousse un peu, poursuivit Alex. Lui frapper la tête à coups de poêle, deux fois, c'était un bon début.
Sileas sentit la chaleur lui monter aux joues.
-Il l'avait cherché.
-Je n'en doute pas une seconde. Mais tu ne peux pas lui reprocher de vouloir t'entraîner sous les couvertures.
-Pff !
-Je n'ai jamais dit que tu devrais accepter moins que ce que tu mérites. Mais j'ai l'impression qu'Ian ignore à quel point il t'aime.
-Si tu veux mon avis, répliqua-t-elle, la mâchoire crispée, ignorer qu'il m'aime revient à ne pas m'aimer.
-Les hommes ont parfois besoin qu'on les pousse un peu, poursuivit Alex. Lui frapper la tête à coups de poêle, deux fois, c'était un bon début.
Sileas sentit la chaleur lui monter aux joues.
-Il l'avait cherché.
-Je n'en doute pas une seconde. Mais tu ne peux pas lui reprocher de vouloir t'entraîner sous les couvertures.
-Pff !
INTÉRÊTS : Les
personnages de Ian et Alex, les descriptions de l'île de Skye.
REGRETS :
L'amalgame entre le gaélique
Irlandais et Écossais, Le manque de crédibilité de certaines
situations dans leur résolution à la va y comme je te pousse.
L'incohérence de certains personnages, dont Sileas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire