En ce moment, le #PayeTonAuteur tourne
beaucoup, beaucoup BEAUCOUP sur Twitter.
Il évoque le fait que
les auteur-e-s ne sont pas rémunéré-e-s lors de leurs
interventions en salon. Animer un atelier ou une table ronde relève
donc du bénévolat pur et simple, avec l'idée sous-jacente selon
laquelle l'auteur-e devrait s'estimer heureu-x-se de pouvoir
participer à un tel événement ; s'estimer heureu-x-se de
pouvoir venir faire sa « promo ».
Pour moi, une
telle attitude de la part d'un salon du livre est une honte. C'est se faire de la
main d’œuvre gratuite. C'est de l'exploitation. N'ayons pas peur des
mots, l'heure n'est plus aux subtilités de langage.
Ici nous parlons particulièrement du salon du livre de Paris, dont l'entrée est, rappelons-le, payante. Ce même salon a décidé de ne pas rémunéré tous ces auteurs...
En
parcourant les nombreux tweets qui mentionnent #PayeTonAuteur, j'avoue avoir été
à moitié étonné de la triste réalité. Je vous laisse en découvrir quelques uns:
Ecrivain est un métier de passion, certes. Ca reste un métier, non ? #payetonauteur, ça devrait-être naturel et pourtant...@CharteAuteurs @Salondulivre— Lili Bouquine (@lilibouquine) 3 mars 2018
Tout travail mérite salaire. La gêne à parler d'argent fait penser qu'on peut compter sur le silence des gens pour imposer du bénévolat sans conséquences. C'est fini tout ça ! Pas de tabou, on discute ! #payetonauteur— Lemon June (@Lemon_June) 3 mars 2018
Quand on voit dans quelle précarité vivent la plupart des auteurs et combien coûte l’entrée du salon et le prix des stands à Livre Paris, des questions s’imposent. Si la situation n’évolue pas, @Salondulivre vous pourrez me retirer de votre programmation. #PAYETONAUTEUR pic.twitter.com/rRnjxhomEZ— ♡ NiNe Gormaη ϟ (@NiNeGorman) 3 mars 2018
Accepter de travailler gratuitement ou se voir refuser la proposition d’animation, auteurs connus ou débutants. Les auteurs sont/ils les stagiaires du monde du livre ? N’avons pas droit à un peu plus de respect, d’humanité envers nous ? #payetonauteur @CharteAuteurs @SNACBD— Samantha Bailly (@Samanthabailly) 4 mars 2018
Souvenons-nous de l'engagement de Philip Pullman, figure de proue de littérature jeunesse, qui a pris la parole pour les autres auteurs sur leur rémunération en salon ! @PhilipPullman #payetonauteurhttps://t.co/9oVXTqa0DP— Samantha Bailly (@Samanthabailly) 3 mars 2018
Un auteur, au-delà d’écrire et/ou dessiner peut bien évidemment devenir le porte parole de son oeuvre, ce qui ne veut pas dire que cette position n'est pas un travail aussi.Faire travailler ( j'insiste ) les auteurs sur la base de l'échange de visibilité est une honte.— Bulledop 🍂 (@Bulledop) 1 mars 2018
A #LivreParis , les auteurs jeunesse sont rémunérés pour leurs interventions SEULEMENT si ça demande une préparation. Sinon, non. Genre, si tu prépares pas à l'avance ce que tu vas faire, tu ne fais pas un vrai métier. (on déroule)— Adrien Tomas (@AdrienTomas) 3 mars 2018
J'ai été à peine surprise pour la
simple raison qu'avant d'être autrice auto-éditée, j'étais, je
suis toujours, graphiste illustratrice et photographe.
Je ne vous compte pas le
nombre de fois où j'ai entendu des sentences telles que :
« Mais
ça te fera de la pub ».
« C'est ta passion, donc
c'est pas un vrai métier »
« Bah être payé pour ce
que tu aimes faire, c'est un bonus non ? »
« Tu
pourrais me faire un petit truc pour voir si ce que tu fais me
plait ».
De façon cynique, j'use désormais d'une phrase que j’abhorre quelque peu : le temps c'est de l'argent. Une réalité.
Car oui,
nous auteur-e-s de tous horizons (Illustration, littérature, sound design, traduction, relecture, etc..), il est une chose qui
nous est commune : nous sommes des êtres humains. Des humains
avec des besoins élémentaires, comme manger, se loger, se vêtir,
investir pour l'avenir et parfois même – soyons fous – prendre
des vacances.
L'auteur-e n'est pas un animal féérique, telle une
licorne, bon à pondre des récits épiques, se nourrissant
uniquement d'amour et d'eau fraîche. C'est comme si les artistes qui passent au Hellfest (célèbre festival de musique métal annuel) n'étaient pas rémunérés pour venir jouer sur scène et devaient "s'estimer heureux" d'avoir de la visibilité.
C'est quoi ce monde absurde qui joue sur le chantage de la "visibilité"? Parce qu'il existe pourtant une mathématique simple et inaliénable:
C'est quoi ce monde absurde qui joue sur le chantage de la "visibilité"? Parce qu'il existe pourtant une mathématique simple et inaliénable:
Prestation = Travail = Salaire
Quand on sait que le
pourcentage moyen que touche un auteur par œuvre se trouve entre 7%
et 12% (large fourchette)... entendez que la vie de milliardaire
n'est pas pour demain.
Sur quelle planète vivons nous ? Celui où un des plus gros événement littéraire français décide de ne pas rémunérer ses auteur-e-s, et ce dans la plus grande décontraction ?
Croyez-moi, ça ne se fera pas dans le silence. Ils vont entendre parler du pays !
Que vous soyez auteur-e, lecteur-trice, booktubeur-euse ou que vous souhaitiez soutenir le mouvement, n'hésitez pas à aller faire un tour sur twitter.
Et surtout, Usez et à abusez du Hashtag #PayeTonAuteur.
Croyez-moi, ça ne se fera pas dans le silence. Ils vont entendre parler du pays !
Que vous soyez auteur-e, lecteur-trice, booktubeur-euse ou que vous souhaitiez soutenir le mouvement, n'hésitez pas à aller faire un tour sur twitter.
Et surtout, Usez et à abusez du Hashtag #PayeTonAuteur.
Merci! C'est incroyable... Il ne faut rien laisser passer!
RépondreSupprimerNon rien, Jamais !
SupprimerPlus ça va et moins je vois d'intérêt à vouloir entrer dans le monde de l'éditon...
RépondreSupprimerNous ne devons pas voir les choses ainsi. Il faut se battre pour obtenir justice, rappeler à ces événements qu'ils ne seraient rien sans les auteurs et les autrices qui écrivent les livres.
SupprimerA l'instar des agriculteurs qui sont le premier maillon de la chaine et souvent dénigrés.