#PayeTonAuteur

En ce moment, le #PayeTonAuteur tourne beaucoup, beaucoup BEAUCOUP sur Twitter.
Il évoque le fait que les auteur-e-s ne sont pas rémunéré-e-s lors de leurs interventions en salon. Animer un atelier ou une table ronde relève donc du bénévolat pur et simple, avec l'idée sous-jacente selon laquelle l'auteur-e devrait s'estimer heureu-x-se de pouvoir participer à un tel événement ; s'estimer heureu-x-se de pouvoir venir faire sa « promo ».

Pour moi, une telle attitude de la part d'un salon du livre est une honte. C'est se faire de la main d’œuvre gratuite. C'est de l'exploitation. N'ayons pas peur des mots, l'heure n'est plus aux subtilités de langage.

Ici nous parlons particulièrement du salon du livre de Paris, dont l'entrée est, rappelons-le, payante. Ce même salon a décidé de ne pas rémunéré tous ces auteurs...
En parcourant les nombreux tweets qui mentionnent #PayeTonAuteur, j'avoue avoir été à moitié étonné de la triste réalité. Je vous laisse en découvrir quelques uns:








J'ai été à peine surprise pour la simple raison qu'avant d'être autrice auto-éditée, j'étais, je suis toujours, graphiste illustratrice et photographe.
Je ne vous compte pas le nombre de fois où j'ai entendu des sentences telles que :

« Mais ça te fera de la pub ».
« C'est ta passion, donc c'est pas un vrai métier »
« Bah être payé pour ce que tu aimes faire, c'est un bonus non ? »
« Tu pourrais me faire un petit truc pour voir si ce que tu fais me plait ».

De façon cynique, j'use désormais d'une phrase que j’abhorre quelque peu : le temps c'est de l'argent. Une réalité.
Car oui, nous auteur-e-s de tous horizons (Illustration, littérature, sound design, traduction, relecture, etc..), il est une chose qui nous est commune : nous sommes des êtres humains. Des humains avec des besoins élémentaires, comme manger, se loger, se vêtir, investir pour l'avenir et parfois même – soyons fous – prendre des vacances.
L'auteur-e n'est pas un animal féérique, telle une licorne, bon à pondre des récits épiques, se nourrissant uniquement d'amour et d'eau fraîche. C'est comme si les artistes qui passent au Hellfest (célèbre festival de musique métal annuel) n'étaient pas rémunérés pour venir jouer sur scène et devaient "s'estimer heureux" d'avoir de la visibilité.
C'est quoi ce monde absurde qui joue sur le chantage de la "visibilité"? Parce qu'il existe pourtant une mathématique simple et inaliénable:

Prestation = Travail = Salaire

Quand on sait que le pourcentage moyen que touche un auteur par œuvre se trouve entre 7% et 12% (large fourchette)... entendez que la vie de milliardaire n'est pas pour demain.

Sur quelle planète vivons nous ? Celui où un des plus gros événement littéraire français décide de ne pas rémunérer ses auteur-e-s, et ce dans la plus grande décontraction ?
Croyez-moi, ça ne se fera pas dans le silence. Ils vont entendre parler du pays ! 
Que vous soyez auteur-e, lecteur-trice, booktubeur-euse ou que vous souhaitiez soutenir le mouvement, n'hésitez pas à aller faire un tour sur twitter.
Et surtout, Usez et à abusez du Hashtag #PayeTonAuteur.




4 commentaires:

  1. Merci! C'est incroyable... Il ne faut rien laisser passer!

    RépondreSupprimer
  2. Plus ça va et moins je vois d'intérêt à vouloir entrer dans le monde de l'éditon...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous ne devons pas voir les choses ainsi. Il faut se battre pour obtenir justice, rappeler à ces événements qu'ils ne seraient rien sans les auteurs et les autrices qui écrivent les livres.
      A l'instar des agriculteurs qui sont le premier maillon de la chaine et souvent dénigrés.

      Supprimer