Corsaire au nom du roi de Delman



Auteur: Delman
Édition: TheBookEdition
L'histoire: Noëlle-Marie est jeune, belle et fougueuse.
Son désir : devenir pirate comme son père.
Mais voilà : elle est née femme à une époque où seuls les hommes ont le pouvoir.

La Guerre de Sept Ans que mène le royaume de France contre les Anglais va lui permettre de réaliser son rêve.

Mais jusqu’où est-elle prête à aller ?
Saura-t-elle préserver son cœur et son âme dans ce monde violent où la faiblesse se paie au prix fort ?
Ma note: 7/10






Me voici de retour après une longue absence pour vous faire part de mon avis sur un service presse que j'ai eu. Pas tout récent. Je prends du retard sur tout, c'est une catastrophe.
Écriture, Illustration, critique, trois chevaux de bataille qu'il est complexe de conjuguer. Bref.

Laissez moi vous introduire, « Corsaire au nom du roi » de Delman. Mon avis sur ce roman est plutôt mitigé, car je le trouve très inégal.
Tout d'abord les points positifs. Le contexte historique : la guerre de sept ans. Si vous êtes fervent-e adepte de l'époque de Louis XV et de tout ce qui à trait à la piraterie, alors ce roman est fait pour vous. Si vous appréciez les scènes d'abordages et de batailles épiques sur pont de navire, alors vous serez doublement servi.
Mais pour l'heure commençons par le début. Tout commence par la désastreuse mésaventure d'une jeune fille de 15 ans engrossée par un noble fourbe ruiné en quête d'une poule aux œufs d'or. Lorsqu'il trouve meilleur parti, il l'abandonne lâchement et la malheureuse n'a d'autre choix que de rentrer auprès de sa famille le cœur en miettes.
Sur le chemin du retour, son carrosse est attaqué. Elle meurt en couches et son enfant est recueilli par Darnière qui élèvera sa progéniture comme sienne.
La force de ce roman, réside certainement en son personnage principal. Une femme, Noëlle-Marie qui doit se battre trois fois plus pour être appréciée à sa juste valeur dans un monde qui ne fait pas de cadeaux.
Voilà bien une chose qui m'intéressait dans le résumé. Suivre l'évolution d'une femme au sein de la piraterie, même si elle est ici définie en tant que corsaire, au sein d'un univers où les hommes se partagent le pouvoir. J'avoue que j'ai été assez décontenancé de constater que Noëlle-Marie ne rencontre pas plus de difficultés à se faire accepter comme l'égale de ses hommes. C'est la réalité extérieure qui se trouve plus cruelle. Elle y rencontre son lot de mésaventures. Mésaventures qui ne manquerons pas de la marquer comme il se doit.
Concernant les autres personnages, j'ai beaucoup apprécié le second de l'héroïne, Rémi. Le tandem fonctionne assez bien et il n'écrase en rien la volonté du personnage principal, femme indépendante et courageuse.
Le géniteur de l'Héroine à piqué ma curiosité dés le début. de par son caractère vil et dénué d'empathie j'aurais aimé en apprendre davantage sur le géniteur de l'héroïne, comprendre sa psychologie et son passé. Qui sait, j'ai sans doute un penchant pour les lâches calculateurs et vindicatifs.

Ce qui m'amène aux points négatifs, en commençant par le manque de développement de certains personnages. Si l'intrigue principale est somme toute assez prenante, elle n'a pas le développement qu'elle mérite. Les sous-intrigues auraient également mérités davantage de traitement afin de donner plus d'épaisseur à certains protagonistes.
Au final que l'énorme potentiel de ce roman est desservi par une intrigue trop vite réglée et c'est dommage car tous les ingrédients sont là pour nous tenir en haleine.
En conclusion, Corsaire au nom du roi vaut le détour et se lit avec plaisir, mais il mériterait davantage de d'approfondissement dans son histoire et ses personnages.



«
Sur le pont, elle découvrit un homme dans un piteux état : habits déchirés, perruque poisseuse et teint de cire. Il était de petite taille et paraissait peu âgé. Malgré son apparence souffreteuse, il gesticulait en tous sens en s’époumonant.
— Je veux parler à votre chef ! hurlait-il d’une voix aiguë. J’exige de le rencontrer ! Je ne suis pas n’importe qui, espèce de forbans ! Bandes de vauriens !
Autour de lui, les hommes riaient à gorge déployée. Noëlle-Marie ne put s’empêcher de sourire aussi. Le naufragé s’en aperçut et sa colère redoubla.
— Pourquoi vous gaussez-vous de mon malheur, catin ?
Un des marins lui donna une violente bourrade dans le dos. Il était si faible qu’il tomba à genoux sur le sol.
— Adresse-toi avec respect à notre capitaine !
— Quoi ? s’exclama-t-il en roulant des yeux comme s’il venait de voir un fantôme.
»

«
— C’est ton père ? questionna Rémi, inquiet de la façon équivoque dont il la fixait.
— Oui.
— Tu lui as fait une drôle d’impression, dirait-on…
— Que veux-tu dire ?
— À le voir, je dirais qu’il a plus envie de te faire l’amour que la conversation…
— Rémi !
»

«
Le médecin était de plus en plus pessimiste.
Un éclat de boulet avait endommagé la jambe droite du jeune homme. Les chairs gonflaient et l’infection s’installait lentement. Malgré ses soins, Saoud se savait impuissant.
— Comment te sens-tu, Paul ?
— Pas très bien. On dirait qu’un feu intérieur me brûle…
— Paul, il y a un moyen de te sauver…
— Non, je ne veux pas !
— Pour l’amour de Dieu, Paul ! Enfin ! Sois raisonnable ! La blessure de ta jambe est la plus sérieuse. C’est elle qui t’affaiblit ! La gangrène te ronge. Si l’on te la coupe, tu pourras survivre !
— Non !
Il s’agitait. La fièvre le faisait délirer. Il en devenait même violent.
— Paul, une jambe de bois n’a jamais tué personne, intervint le médecin.
Mais il secouait la tête.
— Je ne veux pas ! Je ne veux pas être un objet de pitié ! Et je me moque de ce que vous pensez ! Je suis fermement décidé à mourir comme je suis né : tout entier !
 »


Intérêts: L'intrigue, les personnages de Rémi, Noelle-Marie et le père de cette dernière.
Regret: Le récit va trop vite et on ne s'attarde pas assez pour s'attacher au reste des personnages.

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